Du talent oublié au retour espéré : Farès Bahlouli supplie pour une dernière chance

Du talent oublié au retour espéré : Farès Bahlouli supplie pour une dernière chance

Absent des terrains professionnels depuis près de trois ans, Farès Bahlouli refuse de tirer un trait sur le football. L’ancien meneur de jeu du LOSC, aujourd’hui âgé de 30 ans, est activement à la recherche d’un club prêt à croire en son histoire de renaissance. Malgré une carrière marquée par l’inconstance et des promesses non tenues, Bahlouli reste affamé de ballon et déterminé à relancer sa trajectoire.

Une carrière qui n’a jamais vraiment décollé

Le nom de Farès Bahlouli a longtemps été synonyme de talent brut. Né à Lyon, le milieu offensif s’est rapidement illustré au sein du centre de formation de l’Olympique Lyonnais. Doté d’une technique hors pair et d’une belle vision du jeu, il était perçu comme un futur grand du football français. Mais le destin en a décidé autrement.

Après des passages à Monaco, au LOSC, puis une courte aventure en Ukraine avec le SK Dnipro, Bahlouli n’a jamais réussi à s’imposer durablement. Entre blessures, choix de carrière douteux et manque de continuité, le potentiel entrevu à ses débuts est resté en grande partie inexploité. Son passage au LOSC, entre 2017 et 2019, reste à ce jour la plus longue expérience de sa carrière, avec seulement 23 matchs disputés, dont 14 avec l’équipe réserve.

Et pourtant, Lille a marqué Farès Bahlouli. C’est là qu’il a connu ses plus grands espoirs… et ses plus grandes désillusions.

Le paradoxe Bielsa-Galtier

Dans une récente interview, l’ex-Lillois a évoqué avec franchise son passage au club nordiste, soulignant les contrastes vécus sous deux entraîneurs très différents : Marcelo Bielsa et Christophe Galtier.

« Bielsa, c’est le meilleur entraîneur que j’ai connu. Sa méthode, sa vision… tout chez lui te pousse à te dépasser chaque jour, » a-t-il confié. L’exigeant technicien argentin, connu pour ses idées novatrices et son éthique de travail rigoureuse, semblait capable de tirer le meilleur de Bahlouli.

Mais les choses ont rapidement changé avec l’arrivée de Christophe Galtier. Mis à l’écart, sans réelle explication ni perspective claire, Bahlouli a vécu une période difficile :

> « C’était une période très douloureuse. J’avais l’impression de ne plus exister. Je ne savais plus quelle était ma place ni ce que je pouvais apporter. »

 

Ce contraste entre admiration et exclusion résume bien la trajectoire de Bahlouli : un talent parfois révélé, souvent étouffé, et constamment en quête de reconnaissance.

Des années de silence et une renaissance en coulisses

Depuis son dernier match officiel – cinq petites minutes avec le SK Dnipro le 30 octobre 2022 – Farès Bahlouli a disparu des radars. Presque trois ans sans jouer en compétition… pour la plupart des footballeurs, cela signerait la fin de carrière. Mais pas pour lui.

« Je viens de terminer trois mois de préparation intensive dans le Nord, » a-t-il déclaré à Foot Mercato. « J’étais entouré d’une équipe : kinés, ostéos, préparateurs physiques. J’ai perdu beaucoup de poids. On a travaillé sur tout : course, explosivité, récupération, et bien sûr, le ballon. »

Cette préparation minutieuse marque une nouvelle étape : celle de la reconquête. Finis les doutes, place à la discipline et à l’engagement total. Bahlouli veut prouver qu’il a changé – non seulement physiquement, mais mentalement.

Un appel désespéré pour une dernière opportunité

Le message de Farès Bahlouli est clair : il veut juste une dernière chance. Il ne rêve plus de projecteurs ou de contrats mirobolants. Il veut simplement retrouver le terrain.

> « Passer autant de temps sans jouer, c’est très compliqué. Je sais que c’est difficile pour les clubs de me faire confiance après ça, mais je suis prêt. Je suis hyper motivé. »

 

Ce qui l’anime aujourd’hui, ce n’est ni l’argent ni la célébrité : c’est l’amour du football.

> « Il n’y a que le terrain qui me motive. Le football m’a trop manqué. Je veux juste rejouer, me sentir bien, retrouver du plaisir. Je cherche un club qui veut me donner une nouvelle chance, m’aider à me développer, me donner du temps de jeu dans un environnement sain. »

 

Son discours est sincère, humble, et chargé d’une envie brûlante de se reconstruire.

Un pari risqué… mais tentant ?

La question est désormais de savoir si un club, quelque part, est prêt à relever ce défi.

Sur le plan sportif, Bahlouli reste un pari. À 30 ans, après une aussi longue absence, il ne correspond plus au profil classique des recrues. Pourtant, son potentiel n’a jamais disparu. Techniquement, il conserve un registre rare : créativité, dribble, vision… des qualités que beaucoup d’équipes, notamment en Ligue 2 ou dans des championnats secondaires, pourraient rechercher.

Et au-delà du talent, il y a l’homme. Ce joueur qui admet ses erreurs passées, qui a travaillé dur pour revenir, et qui ne demande qu’à prouver sa valeur sur le terrain. Il y a dans son histoire quelque chose de profondément humain, presque romanesque.

Des exemples de renaissances tardives existent. On pense à Hatem Ben Arfa, revenu au sommet avec Nice après une traversée du désert, ou à Jamie Vardy, qui a explosé sur le tard après des années en division inférieure. Pourquoi pas Farès Bahlouli ?

Le mot de la fin

À 30 ans, Farès Bahlouli est à un tournant de sa vie. Ce joueur au talent naturel, freiné par les circonstances et ses propres choix, pourrait encore écrire une belle page. Avec une motivation renouvelée, une préparation physique aboutie, et surtout une humilité nouvelle, il attend simplement qu’un club lui tende la main.

Il ne réclame pas de garanties. Juste une pelouse, un maillot, et un peu de confiance.

Et si, quelque part, un club se disait simplement : « Pourquoi pas ? »